Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/147

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Madame de Valdemont.

Marianne, mon enfant, auriez-vous de la répugnance pour votre bienfaiteur ?

Le Comte.

Ah, il n’en faut pas douter. Il lui en coute ſans doute de me refuſer. Que je ſuis malheureux d’avoir pû lui déplaire !

Le vieux Montalais.

Ah, Monſieur, le cœur de ma fille ne vous eſt pas connu ; j’ai pénétré ſes ſentimens, avant que nous fuſſions comblés de vos bienfaits. Songez vous à la diſproportion qu’il y a entre vous & elle ?

Marianne revient à elle.
Le jeune Montalais.

Ma ſœur, tu es bonne, tu es ſage ; tu n’abuſeras pas de l’aſcendant que tu as ſur le plus généreux des hommes. S’il a eu le bonheur de t’intéreſſer, fais lui le ſacrifice de ton penchant, en renonçant à ſa paſſion.

Le Comte.

Qu’oſez-vous dire ?

Marianne.

Ils craignent que vous ne vous repentiez un jour de m’avoir élevée au-deſſus de mon ſort. Ce n’eſt point cette élévation que je conſidere, plût au Ciel que vous ne fuſſiez que mon égal !

Le Comte.

Quoi, Marianne, j’aurois eû le bonheur de vous in-