Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/151

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rité : mais peut-être on regardera vos belles actions comme des fables, vû l’état de corruption où ſont les mœurs de ce ſiecle.

La Fleur.

Vous me dites tant de belles choſes, que je ſuis fort embarraſſé pour y répondre : ſi j’ai bien fait, je n’ai point beſoin d’autre récompenſe, & cela ne vaut pas la peine qu’on parle de moi quand je ne ſerai plus.

Le Comte.

Ah, mon ami, on ne vous oubliera jamais.

La Fleur.

Un autre peut faire mieux que moi.

Le jeune Montalais.

C’eſt impoſſible, mon ami. Les hommes auſſi vertueux, ainſi que les grands talens, ſont rares, & il s’écoulera peut-être dix ſiecles, pour trouver votre ſemblable, de même qu’un Comte de Saint-Clair.

Le Comte.

Allons, laiſſons le mérite des grands hommes, quand ils ne font que leurs devoirs, & permettez, dans cet inſtant, que je ne m’occupe que de mon bonheur, en terminant mon mariage. Germeuil, vas avertir mon Notaire, qu’il ſe rende ici dans l’inſtant.

[Il donne la main à Marianne, & le vieux Montalais à Madame de Valmont, & ils ſortent après Germeuil.]