Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/44

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Marianne.

Elle fuit à l’inſtant.

Laurette.

Oh, qu’elle fit bien ! J’en aurois fait autant à ſa place.

Marianne.

Qu’elle eſt folle ! Elle eſt heureuſe.

Le vieux Montalais.

Comment, tu as oublié la chanſon, & le beau Berger qui vint enſuite la conſoler ?

Laurette.

Ah, c’eſt vrai : voyez. J’avois oublié le meilleur.

Le vieux Montalais.

Prends garde, Laurette ; & ſouviens-toi qu’un Berger eſt plus dangereux pour une jeune fille, qu’un loup : on a peur de l’un & l’on ſe fie à l’autre.

Laurette.

Je ſais bien cela, vous me l’avez dit ſouvent.

Le vieux Montalais.

On ne ſauroit jamais trop le redire.

Marianne.

Et jamais on ne ſauroit trop l’entendre : mais ne chantes pas ſi haut, tu ſais que me pauvre mere eſt incommodée.

Laurette.

C’eſt qu’elle a du chagrin : je ſuis bien ſûre que je l’é-