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Scène XIII.


LA FONTAINE, le vieux MONTALAIS,

LE GARDE du Commerce, MARIANNE,

pluſieurs HUISSIERS & RECORS.


Marianne, pouſſe un cri, voyant ſon pere entre les mains des Huiſſiers, & ſe précipite dans ſes bras.

Ah ! mon pere, je ne vous quitte pas ; on m’arrachera plutôt la vie, que de me ſéparer de vous.

Le vieux Montalais, affligé & repouſſant ſa fille.

Laiſſes-moi, ma fille, laiſſes-moi ; il te reſte une mere, prends-en ſoin.

Marianne, toute éplorée ſe jettant aux pieds des Huiſſiers qui entraînent ſon pere.

Ah, Meſſieurs, laiſſez-vous toucher. Voyez mon déſeſpoir, ayez pitié de ce vénérable vieillard, ayez pitié de ma mere, qui languit dans les ſouffrances, & que ce dernier malheur va plonger au tombeau.

Le Garde, impitoyablement.

Il n’eſt pas en notre pouvoir. De l’argent ? ou, en priſon.

Marianne, à la Fontaine.

Ah, Monſieur, vous qui êtes notre protecteur, ſouffrirez-vous qu’on emmene ainſi mon pere ? Voyez l’excès de ma douleur. Je ne ſurvivrai pas à une ſéparation auſſi