Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/93

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Laurette.

Ma foi, Monſieur, je n’entends rien à votre façon de dire ; tout ce que je puis vous aſſurer, c’eſt que ſi vous ne voulez pas me faire parler à M. de Montalais, je m’en vais. On m’attend avec impatience chez nous, & je ne ſuis pas bien aiſe de me faire gronder pour toutes vos belles ſornettes.

Germeuil.

Eh bien, pour que je vous accorde ce que vous me demandez, dites-moi comment vous connoiſſez M. Montalais.

Laurette.

Et qu’avez-vous beſoin de le ſavoir ? ah, vous m’avez l’air d’être bien curieux. On m’avoit bien prévenue qu’on me queſtionneroit ici : mais, quoiqu’on me diſe tous les jours chez nous que je ne ſuis qu’une étourdie, je ſais encore garder mon ſecret : ainſi donc vous ne ſaurez rien.

Germeuil, à part.

Me voilà bien avancé.

[haut.]

Mais quand il n’y a rien à craindre, il n’y a point de ſecret à garder.

Laurette.

Mais, Monſieur, je ne vous crains pas, ni M. Montalais non plus.

Germeuil, à part.

Que puis-je répliquer à cela ? c’eſt clair comme le jour, &, toute ſimple qu’elle paroît, elle eſt auſſi double qu’une autre.