Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

préférences étaient pour les Allemands et qu’il n’aimait pas beaucoup à parler de Rossini ; mais il regardait le Barbier de Séville comme un chef-d’œuvre ; il avait la plus grande admiration pour un autre maître italien, Cherubini, dont il a laissé un si magnifique portrait, et que Beethoven considérait comme le plus grand maître de son temps, ce qui n’est pas un mince éloge décerné par un tel homme. D’ailleurs, nous avons tous nos préférences : pourquoi M. Ingres n’aurait-il pas eu les siennes ? Préférer n’est pas condamner ce que l’on ne préfère pas.


Une circonstance particulière favorisa et multiplia mes relations avec M. Ingres. J’aimais beaucoup à dessiner : aussi emportais-je souvent un album dans mes excursions à travers Rome. Un jour, en revenant d’une de mes promenades, je me