Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/103

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trouvai, à la porte de l’Académie, nez à nez avec M. Ingres, qui rentrait aussi. Il aperçut mon album sous mon bras et me dit, en fixant sur moi ce regard à la fois profond et lumineux qui lui était propre :

— Qu’est-ce que vous avez là, sous le bras ?

Je répondis, un peu troublé :

— Mais… monsieur Ingres… c’est… un album !

— Un album ? et pour quoi faire ? vous dessinez donc ?

— Oh !… monsieur Ingres !… non… c’est-à-dire… oui… je dessine un peu.. mais… si peu…

— Vraiment ? Ah ! voyons ! montrez-moi ça !

Et, ouvrant mon album, il tomba sur une petite figure de Sainte Catherine que je venais de copier, le jour même, d’après