Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/111

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compte plus, et que l’âme seule, le regard immuablement fixé vers un monde supérieur, ne songe qu’à répandre dans une forme soumise et subjuguée toute la sublimité de ses contemplations. Il n’y a pas jusqu’à la teinte générale, uniforme, dont cette peinture et cette musique sont enveloppées, qui ne semble faite d’une sorte de renoncement volontaire à toutes les teintes : l’art de ces deux hommes est pour ainsi dire un sacrement où le signe sensible n’est plus rien qu’un voile jeté sur la réalité vivante et divine. Aussi ni l’un ni l’autre de ces deux grands maîtres ne séduit-il tout d’abord. En toutes choses, c’est l’éclat extérieur qui attire ; là, rien de pareil : il faut pénétrer au delà du visible et du sensible.

À l’audition d’une œuvre de Palestrina, il se passe quelque chose d’analogue à l’impression produite par la lecture d’une