Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/125

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ralement palpitante d’étoiles ; on dirait un autre Océan dont les vagues sont faites de lumière, tant le scintillement des astres emplit et fait vibrer l’espace infini. Pendant les deux semaines que dura mon séjour, j’allais souvent écouter le silence vivant de ces nuits phosphorescentes : je passais des heures entières, assis sur le sommet de quelque roche escarpée, les yeux attachés sur l’horizon, faisant parfois rouler, le long de la montagne à pic, quelque gros quartier de pierre dont je suivais le bruit jusqu’à la mer, où il s’engouffrait en soulevant un friselis d’écume. De loin en loin, quelque oiseau solitaire faisait entendre une note lugubre et reportait ma pensée vers ces précipices fantastiques dont le génie de Weber a si merveilleusement rendu l’impression de terreur dans son immortelle scène de la « fonte des balles » de l’opéra le Freischütz.