Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/159

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Stockhammer m’en donna sur-le-champ la preuve en me demandant une messe de requiem, — soli, chœurs et orchestre, — pour être exécutée dans la même église, le 2 novembre, fête de la Commémoration des morts.

Je n’avais que six semaines devant moi. Il était impossible d’être prêt pour l’époque indiquée, à moins de travailler jour et nuit, sans trêve ni relâche. J’acceptai avec joie et ne perdis pas un instant. Le requiem fut achevé en temps voulu. Une seule répétition fut suffisante pour que tout marchât à merveille, grâce à une généralité d’éducation musicale qu’on ne trouve qu’en Allemagne et qui est bien agréable à rencontrer. Je fus surtout émerveillé de la facilité avec laquelle les garçons des écoles déchiffraient à première vue : ils lisaient tous la musique aussi couramment que si c’eût été leur langue maternelle. Aussi l’exécution