Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/173

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Les choses n’allèrent pas mal tout d’abord, mais, à une sorte de réserve et de froideur, je devinai que je n’étais pas absolument dans les bonnes grâces de mon auditoire. Je ne me trompais pas. Vers la fin de ma première année, mon curé me fit appeler et me confia qu’il avait à subir les plaintes et les récriminations de ses paroissiens, Monsieur tel, et madame telle, qui ne trouvaient pas que le service musical fût le moins du monde jovial et divertissant. Le curé m’invita donc à « modifier mon genre » et à « faire des concessions ».

— Monsieur le curé, lui répondis-je, vous savez quel est notre contrat ! Je ne viens pas consulter vos paroissiens ; je viens tâcher de les édifier. Si mon genre ne leur convient pas, la situation est bien simple : je me retire, vous rappelez mon prédécesseur, et tout le monde est content. C’est à prendre ou à laisser.