Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/191

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pirer après ces heures d’agonie et ces jours de larmes et de sanglots.

Grâce au calme qui régnait autour de moi, mon ouvrage avança plus rapidement que je ne l’avais espéré. Après sa saison d’Allemagne, madame Viardot fut appelée par ses engagements en Angleterre ; elle en revint au commencement de septembre, et trouva mon travail presque terminé. Je m’empressai de lui faire entendre cette œuvre sur laquelle j’attendais son impression avec grande anxiété : elle s’en montra satisfaite et, en quelques jours, elle fut si bien au courant de la partition qu’elle l’accompagnait presque en entier par cœur sur le piano. C’est peut-être le tour de force musical le plus extraordinaire dont j’aie jamais été le témoin, et qui donne la mesure des étonnantes facultés de cette prodigieuse musicienne.


Sapho fut représentée à l’Opéra, pour la