Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/193

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chantée par madame Viardot, et celui d’un duo de genre léger, chanté par Brémond et mademoiselle Poinsot : « Va m’attendre, mon maître ! » Mais le troisième acte produisit une très bonne impression. On bissa la chanson du pâtre : « Broutez le thym, broutez mes chèvres », et les stances finales de Sapho : « Ô ma lyre immortelle » furent très applaudies.

La chanson du pâtre fut le début du ténor Aymès, qui la chantait à merveille et s’y était fait une réputation. Gueymard et Marié remplissaient les rôles de Phaon et d’Alcée.

Ma mère, naturellement, assistait à cette première représentation. Comme je quittais la scène pour aller la rejoindre dans la salle, où elle m’attendait après la sortie du public, je rencontrai, dans les couloirs de l’Opéra, Berlioz tout en larmes. Je lui sautai au cou, en lui disant :