Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/195

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qu’une œuvre dramatique a toujours, à peu de chose près, le succès de public qu’elle mérite. Le succès, au théâtre, est la résultante d’un tel ensemble d’éléments qu’il suffit (et les exemples en abondent) de l’absence de quelques-uns de ces éléments, parfois même des plus accessoires, pour balancer et compromettre l’empire des qualités les plus élevées. La mise en scène, les divertissements, les décors, les costumes, le livret, tant de choses concourent au prestige d’un opéra ! L’attention du public a un tel besoin d’être soutenue et soulagée par la variété du spectacle ! Il y a des œuvres de premier ordre par certains côtés qui ont sombré, non dans l’admiration des artistes, mais dans la faveur publique, faute de ce condiment nécessaire pour les faire accepter de ceux à qui ne suffit pas le pur attrait du beau intellectuel.