Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/196

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Je ne prétends en aucune sorte réclamer pour la destinée de Sapho le bénéfice de ces considérations. Le public apporte, au jugement d’un ouvrage, des titres et des droits qui constituent un genre de compétence et d’autorité à part. On ne doit ni attendre ni exiger de lui les connaissances spéciales qui permettent de décider sur la valeur technique d’une œuvre d’art ; mais il a, lui, le droit d’attendre et d’exiger qu’une œuvre dramatique réponde aux instincts dont il vient demander l’aliment et la satisfaction au théâtre. Or une œuvre dramatique ne repose pas exclusivement sur les qualités de forme et de style : ces qualités sont essentielles, assurément ; elles sont même indispensables pour protéger un ouvrage contre les rapides atteintes du temps dont la faux ne s’arrête que devant les traces de la beauté idéale ; mais elles ne sont ni les seules ni même, en un