Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/210

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Enfin M. Carvalho me demanda d’écrire un ouvrage comique et d’en chercher la donnée dans le théâtre de Molière. Ce fut là l’origine du Médecin malgré lui, qui fut représenté au Théâtre-Lyrique le 15 janvier 1858, jour anniversaire de la naissance de Molière[1]. L’annonce d’un ouvrage comique écrit par un musicien dont les trois premiers essais semblaient indiquer des tendances tout autres fit craindre et présager un échec. L’événement déjoua ces craintes, dont quelques-unes étaient peut-être des espérances, et le Médecin malgré lui fut, malgré cela, mon premier succès de public au théâtre. Le plaisir devait en être empoisonné par la mort de ma pauvre mère qui, malade depuis des mois, et complètement aveugle depuis deux ans, expirait le

  1. Voir plus loin, Lettres, p. 271, comment Gounod, trente-trois ans après, dans un toast à S. A. I. la princesse Mathilde, évoquait le souvenir de cet ouvrage.