Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/255

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moi nous accomplissons de notre côté, et que nul de nous ne voudrait remplir s’il devait lui en monter le rouge au visage. Hélas ! mon pauvre ami, fût-ce dans cette seule page de son histoire, la France a trop vaillamment répandu son sang généreux pour que la honte de ceux qui ne songent qu’à se mettre en sûreté pour leur propre compte rejaillisse sur d’autres que sur eux-mêmes. Mais aujourd’hui la gloire d’une victoire (pour la première fois peut-être au monde !) revient aux machines plus qu’aux hommes, et les désastres d’une défaite seront jugés dans la même balance. La Prusse n’a pas été plus brave que nous, c’est nous qui avons été plus malheureux qu’elle !

Tu sais, et je te le répète, que si tu te décidais à rentrer par une porte de Paris, je ne t’y laisserais pas rentrer seul : — la famille, ce n’est pas seulement de dîner ensemble !…

Nous voici maintenant, cher ami, dans