Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/260

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qui ne serait plus qu’un devoir relatif, et par conséquent moindre, et par conséquent nul, dès qu’un autre viendrait le primer.

Notre chère pauvre patrie est dans une situation bien grave, et n’a encore, que je sache, rien traversé de pareil. Jamais les deux grands problèmes de la lutte à l’extérieur et de l’union à l’intérieur ne se sont posés avec la même urgence et dans de semblables proportions. Je suis convaincu de l’unité actuelle à l’intérieur, contre l’ennemi commun. Est-elle temporaire ou durera-t-elle après l’issue du combat, quelle qu’en soit la fin ? voilà la question. Vaincus ou victorieux, serons-nous, oui ou non, la France républicaine ? En tout cas, quelles que soient la résistance et la destinée de Paris, il me semble que la France mettra du temps à être dévorée ; c’est un gros morceau, et son unité ne sera peut-être pas si commode à déraciner.