Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/278

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l’homme a été traité en enfant gâté ; je me demande si on n’a pas devancé, par une prodigalité imprudente et téméraire, la distribution opportune et sage de tous ces dons que l’âge de majorité est seul capable de comprendre et d’utiliser. Nous avons encore besoin de tuteurs ; et, maître pour maître, j’en aime mieux un que deux cent mille : on peut se délivrer d’un tyran (la mort naturelle, ce qu’on appelle la belle mort, peut s’en charger) ; mais une tyrannie collective, compacte, renaissant d’elle-même et s’alimentant sans cesse de ses victimes, dont elle se fait comme un engrais perpétuel, il est impossible que ce soit là le plan sur lequel Dieu a jeté le mouvement humain.

Maintenant, si on voulait presser toutes les conséquences de ceci, on arriverait à cette conclusion : « La Liberté n’est que l’accomplissement volontaire et conscient de