Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/28

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ments marchèrent de front pendant quelque temps ; mais, comme c’était un mauvais moyen de suffire à la tâche que de succomber à la peine, il fallut bien opter entre les deux professorats, et ce fut la musique qui resta maîtresse du terrain.

Je n’ai pu conserver de mon père, l’ayant si peu connu, qu’un bien petit nombre de souvenirs, trois ou quatre au plus ; mais ils sont encore aussi nets que s’ils dataient d’hier. J’éprouve, à les retracer ici, une émotion qu’il est facile de comprendre.

Au nombre des impressions qui me sont restées de lui, je distingue surtout son attitude de lecteur attentif, assis, les jambes croisées, au coin de la cheminée, portant des lunettes, habillé d’un pantalon à pieds en molleton, d’une veste à raies blanches, et coiffé d’un bonnet de coton tel que le portaient, d’habitude, les artistes de son