Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/315

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qu’on attache à ce mot, dont on semble faire le drapeau d’un grief et la revendication d’un droit méconnu par le despotisme de la routine.

Veut-on dire que, dans les arts, il faut, avant tout, s’appuyer sur la nature, la prendre pour point de départ ? En ce sens, tous les maîtres sont d’accord. Mais l’art ne doit pas en rester là ; et Raphaël qui, je suppose, connaissait bien la nature, n’a-t-il pas donné de l’art cette définition aussi admirable que trop peu méditée : « L’art ne consiste pas à faire les choses comme la nature les fait, mais comme elle devrait les faire ! » Paroles sublimes qui disent clairement que l’art est, par-dessus tout, un choix, une préférence, une véritable sélection, ce qui suppose une initiation de l’entendement à un critérium particulier d’appréciation.

Si la nature est tout et l’éducation rien,