Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/349

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raison, que Berlioz eût mieux fait de ne pas appeler Bellini un « petit polisson », et que la désignation d’« illustre vieillard », appliquée à Cherubini dans une intention évidemment malveillante, convenait mal au musicien hors ligne que Beethoven considérait comme le premier compositeur de son temps et auquel il faisait (lui Beethoven, le symphoniste géant) l’insigne honneur de lui soumettre humblement le manuscrit de sa Messe solennelle, œuvre 123, en le priant d’y vouloir bien faire ses observations.

Quoi qu’il en soit, et malgré les taches dont l’humeur acariâtre est seule responsable, ces lettres sont du plus vif intérêt. Berlioz s’y montre pour ainsi dire à nu ; il se laisse aller à tout ce qu’il éprouve ; il entre dans les détails les plus confidentiels de son existence d’homme et d’artiste ; en un mot, il ouvre à son ami son âme tout