Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/38

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docteur Baffos, qui m’avait vu naître, et qui était devenu le médecin de notre famille après le docteur Hallé, et à sa recommandation. Baffos, voyant dans ma présence à la maison un surcroît de fatigue pour ma mère, dont la journée se passait à donner des leçons chez elle, suggéra l’idée de me faire conduire, chaque matin, dans une pension, où l’on venait me reprendre avant le dîner.

La pension choisie fut celle d’un certain M. Boniface, rue de Touraine, près l’École de médecine, et non loin de la rue des Grands-Augustins où nous demeurions. Cette pension fut transférée, peu de temps après, rue de Condé, presque en face du théâtre de l’Odéon. C’est là que je vis pour la première fois Duprez, qui devait être, un jour, le grand ténor que chacun sait et qui brilla d’un éclat si vif sur la scène de l’Opéra. Duprez, qui a environ neuf ans de