Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/71

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je composai une pièce de vers latins dont le sujet était le chagrin de petits oiseaux enfermés dans une cage, loin des campagnes, des bois, du soleil, de l’air, et redemandant à grands cris leur liberté. Il faut croire que le sentiment sous la dictée duquel j’écrivis mes vers me porta bonheur. En entrant en classe, je profitai d’un moment où M. Roberge avait les yeux tournés, et je déposai furtivement sur sa chaise ma petite composition. Lorsqu’il fut installé à sa place, il aperçut le papier, le déplia, il se mit à le lire. Puis il dit :

— Messieurs, quel est l’auteur de cette pièce de vers ?

Je levai la main.

— Elle est très bien, dit-il ; puis il ajouta : — Messieurs, je lève la privation de congé ; remerciez votre camarade Gounod dont le travail vous a mérité votre délivrance.