Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/88

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Rome était alors M. Ingres. Mon père l’avait connu tout jeune. Dès notre arrivée, nous montâmes, comme c’était notre devoir, chez le directeur, pour lui être présentés, chacun par notre nom. Il ne m’eut pas plutôt aperçu qu’il s’écria :

— C’est vous qui êtes Gounod ! Dieu ! ressemblez-vous à votre père !

Et il me fit de mon père, de son talent de dessinateur, de sa nature, du charme de son esprit et de sa conversation, un éloge que j’étais fier d’entendre de la bouche d’un artiste de cette valeur, et qui était bien le plus doux accueil possible à mon arrivée.

Chacun de nous s’étant installé ensuite dans le logement qui lui était destiné, — logement qui se composait d’une grande pièce unique qu’on appelait une loge et qui servait de cabinet de travail et de chambre à coucher, — mon premier senti-