Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/93

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je m’étais occupé à écrire plusieurs mélodies, au nombre desquelles se trouvaient le Vallon ainsi que le Soir, dont la musique devait être, dix ans plus tard, adaptée à la scène de concours du premier acte de mon opéra, Sapho, sur les beaux vers de mon ami et illustre collaborateur Émile Augier : « Héro, sur la tour solitaire… » — Je les écrivis toutes deux à peu de jours de distance et presque dès mon arrivée à la Villa Médicis.

Six semaines environ s’écoulèrent ; mes yeux s’étaient habitués à cette ville dont le silence m’avait causé l’impression d’un désert ; ce silence même commençait à me charmer, à devenir un bien-être, et je trouvais un plaisir particulier à fréquenter le Forum, les ruines du Palatin, le Colisée, tous ces restes d’une grandeur et d’une puissance disparues, sur lesquels s’étend, depuis des siècles, la houlette auguste et