Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/262

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Hans était effrayant ; pour calmer ses nerfs, il brandit son poing et le laissa retomber lourdement sur un guéridon qui se fendit du coup. Les bibelots sautèrent pour retomber avec fracas, brisés.

De la pièce voisine, Edvig accourut.

« Quoi, fit-elle alarmée, tu es blessé ?

— Je le crains, répondit Michelle, votre frère a besoin de calmant. Edvig, ceci vous regarde, je vous laisse. »

En disant ces mots, elle se dégagea d’un mouvement brusque et sortit de la pièce.


III


Quand la cloche du souper sonna, le maître d’hôtel alla prévenir le comte et sa sœur, puis revint attendre, entre les deux valets, l’ordre de servir. Michelle vint la première à la salle à manger ; les enfants, à cette heure, étaient couchés.

Un quart d’heure s’écoula ; le chef vint entr’ouvrir la porte, demandant s’il fallait servir, et le maître d’hôtel retourna frapper à la porte du général.

Tout de suite, Edvig parut suivant le valet.

« Servez, ordonna-t-elle, vous porterez à M. le comte à souper chez lui. »

Un domestique sortit aussitôt pour préparer le plateau, et le maître d’hôtel commença son service, présentant les hors-d’œuvre.

« Michelle, dit Edvig en français, sans doute à cause des domestiques, vous ne devriez pas provoquer chez votre mari de