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BALZAC CHEZ LUI.

ser des rapins d’atelier ? Quel charme, par exemple, trouver à ces sortes de jeux de mots : « — Cet homme entend mieux la mécanique de l’amour que l’amour de la mécanique. — Vous êtes logé à l’enseigne du soleil d’or, est-ce une raison pour éteindre celui de mon petit-fils ? — J’irai le voir donner la bénédiction par les pieds (il est question d’un homme qu’on doit pendre[1]) ! — J’en suis à la solution de mon problème, s’écrie l’inventeur ; — et moi à la solution de continuité de mon pourpoint, reprend le valet. — La haine n’est pas le contraire de l’amour, c’en est l’envers. — La perle de mon repentir s’échappe de mes yeux. — Il y a des situations où le cœur se brise ou se bronze ; vous m’avez bronzé. »

« Nous n’avons pas le courage de continuer ces citations burlesques.

« En vain M. de Balzac avait donné à un public de son choix (à un prix très-élevé), la plus grande partie de la salle ; le sentiment général a protesté au nom de la littérature offensée par un de ses membres les plus éminents. Si cette chute est une disgrâce pour l’auteur, ce sera pour le théâtre un succès de curiosité. »

  1. Nous ne discuterons pas avec M. Hippolyte Lucas sur le choix plus ou moins sévère de toutes ces locutions ; il est plus que probable, d’ailleurs, que nous ne serions pas d’accord avec lui. Nous nous bornerons à lui faire observer que cette phrase : J’irai le voir donner la bénédiction par les pieds, n’est pas une extravagance de langage aussi criante qu’il le suppose : c’est un vieux proverbe français dont voici le texte entier : C’est un évêque des champs ; il donne la bénédiction avec les pieds. On le trouve dans Rabelais et dans les meilleurs écrivains du seizième siècle.