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BALZAC CHEZ LUI.

nous introduisant de dédale en dédale jusqu’au cœur même, la caverne où se fabriquent toutes les fausses monnaies, où se nouent toutes les conspirations, où se préparent tous les meurtres, tous les crimes avant d’entrer dans le monde de la réalité pour y être étudiés alors par ces autres moralistes, les grands génies de la police, les Lenoir, les Colquhoun, les Parent-Duchâtelet, et, dans un autre ordre d’intelligence, les Vidocq !

Le café fut servi par les belles mains dodues de madame X… On causa encore quelques instants avant d’allumer les bougies. Au moment où elles furent placées sur la table, M. Robert s’étant levé pour partir, Balzac se leva aussi et l’accompagna après lui avoir remis un paquet tout chiffonné, formé de pages de manuscrit et de placards d’épreuves, qu’il sortit des larges poches balantes de la veste de toile grise qu’il portait ordinairement l’été.

À la porte de la salle, ils s’arrêtèrent pour causer. Balzac, qui avait une grande estime pourM. Robert, aimait beaucoup à le consulter, à le mettre au courant, dans des confidences familières, de ses misérables tribulations d’écrivain, particulièrement des contrariétés de toutes sortes qu’il éprouvait depuis quelque temps dans ses relations avec le journal la Presse.