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le dragon rouge.

doit, selon que le cœur vous dit, souffrir sa souffrance, et toujours remercier le bon Dieu, quoi qu’il arrive.

Casimire à qui, en ce moment, ces paroles convenaient comme le baume convient à la blessure, tendit, tout émue, les mains à sa nourrice ; et ce jour-là, raffermie par ce doux épanchement, elle mangea de meilleur appétit, et elle goûta, la nuit qui le suivit, un sommeil paisible.



xiv

Si Casimire avait oublié sa dernière entrevue avec le marquis de Courtenay, et plus complètement oublié encore les espérances de mariage qu’elle lui avait laissé concevoir en se jouant, dans le but de donner le change à l’opinion, le marquis de Courtenay, qui n’avait eu aucune raison de subtiliser avec son propre bonheur, de mettre en doute les paroles de Casimire, n’avait plus songé, dès ce moment qu’aux préparatifs du mariage.

Ses jours et ses nuits n’étaient occupés que de l’éclat extraordinaire qu’il projetait d’imprimer à cette fête, espèce de couronnement impérial de sa glorieuse personne. Il écrivit coup sur coup à Paris ; il chargea ses fournisseurs, éclairés de l’avis