Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/102

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ment, il se fut promptement délivré de leurs atteintes en se plaçant derrière cet abri ; mais il considéra cette manœuvre comme une lâcheté. Debout sur le dos du mur, et l’orang-outang effrontément posé sur son épaule, il défia les paysans qui l’avaient provoqué, battu, ensanglanté. Il faut croire qu’il se permit contre eux, troupe irascible, quelques manifestations outrageuses, car ils lui lancèrent, outre des poignées de sable et de cailloux, les bâtons noueux qu’ils avaient à la main. Tancrède était furieux. Ses cheveux blonds, mouillés de sueur, se hérissaient sur son front en colère ; ses yeux, bleus de mer, pétillaient, flamboyaient ; sa bouche menaçante apostrophait ses ennemis, qu’il accusait de se mettre cent contre un, et de la seule main qu’il eût de libre, car il tenait Maracaïbo de l’autre, il démolissait le mur qu’il jetait par poignées au visage des paysans. Le