Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/146

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murmura-t-il avec une larme de rage dans les paupières. Oh ! qu’une autre femme eût été orgueilleuse ! que de sourires ! que de chauds remercîments ! Elle, rien ! Elle a joué avec son chien, avec son éventail, avec les plis de sa robe, et ne m’a pas fait l’aumône d’un merci. A-t-elle du moins exprimé le moindre regret à la nouvelle de mon départ pour Londres, à la nouvelle de notre première séparation ? Aucun. Elle a attendu ce moment pour m’effrayer de la révélation de ce numéro de journal qu’elle gardait avec soin, de cet article écrit par le comte de Madoc, je n’en ai pas douté, je n’en doute plus. Elle m’a étendu alors sur un gril et puis elle m’a tourné et retourné sur les charbons avec le bout de son éventail. Oui cet article, répondit lord Glenmour, ne peut être que du comte de Madoc. Je m’attendais à quelque impertinence de sa façon, mais non à celle-là ! Elle est bien de lui.