Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/152

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allait venir, pour se remettre de la secousse violente qu’il avait imprimée à ses idées, et pour donner aux traits de son visage leur calme habituel. Sa volonté agit fortement, et les flots de la colère se retirèrent peu à peu ; ils s’amassèrent au fond de son cœur. Bientôt il redevint ce qu’il était auparavant : un jeune homme de vingt-quatre ans, d’une sérénité de prince, d’une taille flexible et riche, d’un visage fier et gracieux à la fois, aux cheveux blonds-noirs, d’un reflet métallique comme l’air de la mer les fait quand il exerce son action incisive sur les cheveux blonds. Le jeune capitaine de frégate avait des yeux d’un bleu hardi, allumés derrière une grille mouvante de longs cils qui en triplaient le jeu et la puissance. On y lisait l’autorité entraînante, fatale, qui lui avait valu le droit de figurer au nombre des membres fameux du club des Dan-