Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/167

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aucune distance. Il n’y eut plus entr’eux que l’énorme différence des fortunes. Le duc écossais possédait six millions de revenu, chiffre parfois écrasant pour Glenmour, presque pauvre en comparaison avec ses cinquante mille francs de rente. L’un et l’autre souffraient sans se le dire de cette inégalité.

Le duc n’osait pas ouvrir sa bourse à lord Glenmour, et lord Glenmour aurait refusé d’y puiser, il s’ensuivait que beaucoup de projets de plaisir devenaient impossibles à cause de la part que l’un y aurait prise sans l’autre. Un hasard comme il y en a fort peu, à la vérité, vint les tirer de cette position délicate, et mettre en équilibre, du moins à quelques égards, leurs deux existences. Un jour le duc emmena lord Glenmour à son château, et là il lui dit que son père voulait décidément le marier, et qu’il ne pouvait guère se refuser à ce désir, quoique ce fût loin d’être le sien. Étant