Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/306

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rons trompés tous les deux. Il n’y avait rien à faire. Ce corps n’avait pas de place pour une âme. La beauté, la fierté, le dédain, avaient tout pris d’avance. Mais encore une fois, adieu ! cher Patrick ; veillez toujours bien sur sa santé.

— Et vous sur la vôtre, Glenmour ?

— Vous savez, acheva Glenmour en secouant les deux mains du docteur, qu’elle est forte comme mon âme de fer ; et si jamais elle faiblissait, j’irais la demander aux vents, aux tempêtes de l’Océan, à la vie dure de nos marins, au bœuf salé, au saumon sec, au porter de feu, au gin, à la mer, enfin, qu’entre nous, mon cher, je regrette autant que j’aime ma femme.

Lord Glenmour quitta le docteur, mais avant de monter dans sa chaise de poste, il se promena soucieusement devant le perron. Des craintes dont il n’osait pas s’expliquer la