Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/312

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— C’est que je vais au pôle austral, d’où l’on revient peu…

— Vous reviendrez.

— Dites-moi cela, inspirez-moi cet espoir, mylady. J’ai besoin de savoir, de croire que lorsque je souffrirai du froid, de la faim, sur les grandes mers de glace, il y aura là-bas, là-bas sous une petite étoile, — tenez, celle-ci, mylady, une personne qui se souvient de moi, du pauvre Tancrède. Je n’ai ni sœur ni mère à qui raconter au retour ma joie de la revoir.

— Eh bien ! c’est à moi que vous raconterez tout, dit avec une simplicité charmante lady Glenmour.

— À vous !… ah ! oui, à vous ! dit en deux cris l’heureux Tancrède ; le premier lui était arraché par l’amour, le second avait l’accent de la réserve et de la réflexion, et par cela même il rendait plus expressif le premier. Il baisa ensuite en se retirant le bas de la robe de