Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/61

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l’ai dit, je crois, se maria au bout d’un mois avec la fille d’un marchand de meubles du faubourg. Son beau-père lui céda la maison et le magasin pour aller vivre à la campagne. Il était marié depuis un an, et il avait un enfant, une petite fille, lorsque je me présentai chez lui, à mon retour de l’Algérie. Après quelques mots d’amitié entre Schmitt et moi, je lui dis : Schmitt, tu as enterré tous les miens. J’enterrerai tous les tiens. Il se mit à rire, et il me dit : « À quand ? — Tout de suite, lui répondis-je. — Eh bien ! je tiens le pari, fit-il. » Je sortis. J’avais mon idée. J’allai du même pas au bureau de l’administration des pompes funèbres me faire recevoir croque-mort ; c’était là mon idée.

— Je bois au souvenir de son honorable réception parmi nous, dit Faucheux.

— Un instant ! dit Mouffleton, un instant ! nous avons bu pas mal du blanc, pas mal du