Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jours après devant son magasin. Ce n’est pas tout… non, ce n’est pas tout… je vous dis que ce n’est pas tout… Ce lait empoisonné monta au cerveau de sa femme, qui finit par mourir folle comme la pauvre Baptistine. Reste à un, dis-je encore à l’ami Schmitt, qui, au lieu de se mettre à rire comme la première fois, lorsque je lui annonçai la réalisation de ma menace, courut se cacher, pâle et effaré, au fond de sa boutique. Je lui avais fait peur. Depuis deux ans je passe tous les jours devant sa porte et je le regarde ; il sait ce que cela veut dire, il sait que cela veut dire : Je t’attends ! Je t’enterrerai ; il est déjà jaune comme un coing. Et voilà comment je devins fossoyeur.

— Du vin ! du vin ! eurent encore la force de crier, mais d’une voix rauque, usée, brisée, tous ces forcenés, en apprenant le dernier mot de la terrible vengeance de Bergamotte.