Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de Berval, sérieuse et avisée, capable de tenir la plume (ce fut elle qui mit en ordre les Lettres et les Entretiens), mais cherchant ses aises, aimant son indépendance et se faisant trop souvent rappeler à l’observation des règles qui lui pesaient ; — Mme de Montalambert, une singulière, toujours en quête de perfection idéale et de voies extraordinaires, illuminée et superstitieuse, qui n’ouvrait les lettres de Mme de Maintenon que devant le saint sacrement, après avoir invoqué le Saint-Esprit pour obtenir la grâce d’en profiter, et à qui « Madame, que ce jeu désobligeait fort, envoya un jour un gros paquet où il n’y avait que ces mots : "Je souhaite que votre rhume passe ; ma santé est bonne" » ; — Mme de la Maisonfort, la chanoinesse, associée aux premiers efforts de Mme de Brinon et née pour s’entendre avec elle, persuadée qu’elle faisait merveille « en remplissant l’esprit des demoiselles des histoires profanes, des fables des fausses divinités, des philosophes et choses semblables » ; « éprise bientôt après, du premier coup, de Mme Guyon, de ses élans, de ses mouvements subits, de ses renoncements, et qui portait son vol si haut que nul ne la pouvait suivre, » cœur ardent, intelligence sans équilibre ; — enfin Mme de Glapion, la perle de Saint-Cyr, dont les défauts auraient été des vertus chez les autres, joignant une âme délicate et tendre à un savoir étendu, ayant étudié avec profit la médecine, la chirurgie, la pharmacie, la botanique, maîtresse de classe originale, qui aurait voulu, pour le catéchisme comme pour le reste, qu’on se bornât à suivre l’enfant de question en question, de curiosité en curiosité ; mais se laissant attacher à l’apothicairerie pendant quatre ans « pour s’amortir » ; infirmière adorée de