Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/227

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qui répare et élève, quand elle lui donne enfin pour guide suprême cette pensée : « que la vraie grandeur de l’homme est dans le cœur, » quelles que soient les petites habiletés de conduite qui se mêlent à ses conseils, on peut dire qu’elle a autre chose en tête que le soin vulgaire d’un rapide avancement. Fénelon l’avait reconnu le premier, bien qu’il fût en défiance. « Ce n’est pas seulement l’esprit qui brille partout dans ces Avis, disait-il ; on y trouve du sentiment et des principes. » Vauvenargues n’aurait pas craint de se mettre à son école. Si les manèges de la vie de salon où Mme Lambert aime à se mouvoir et où elle se meut si agréablement l’avaient étonné d’abord et détourné peut-être, certaines observations l’auraient ramené à coup sûr, et combien de traits l’eussent pénétré jusqu’au fond de l’âme ! N’en retrouve-t-on pas dans quelques-unes de ses propres pensées comme un écho noble et doux ? Qui mieux que lui aurait pu dire, si Mme de Lambert ne l’avait écrit avant lui : « Faites que vos études coulent dans vos mœurs et que tout le profit de vos lectures tourne en vertu » ?

IV

C’est du même « sentiment » et des mêmes « principes » que s’inspirent les réflexions de Mme de Lambert sur l’éducation des femmes. Sous la forme vive qu’elle leur donne parfois, ses visées sont au fond aussi modestes que sûres. Si mordante qu’elle se montre dans ses protestations contre la tyrannie des hommes, elle se