Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/305

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et son frère n’eussent jamais eu que du respect pour leur père. Elle ne souffrait pas qu’on la flattât, qu’on la gâtât, qu’on la détournât de ses devoirs d’enfant. Pour mieux établir son action, elle lui avait elle-même tracé son programme d’études.

Ce programme fait partie du recueil des morceaux de choix qu’elle avait rassemblés sous le litre de : Mes moments heureux. Pauline avait alors neuf ans. Voici quel devait être ce que nous appellerions aujourd’hui son emploi du temps. À huit heures, lever, prière, déjeuner et toilette ; à dix heures, explication de l’Épître et de l’Évangile ; à onze, écriture ; à midi, dîner : après quoi jusqu’à quatre heures, promenade à travers champs, en étudiant sous forme de récréation les animaux, les plantes, la nature, toutes les fois que le temps le permettait, ou, s’il n’était pas possible de sortir, jeux et travaux de couture, de broderie, de tapisserie ; de quatre à cinq heures, catéchisme historique et dogmatique ; de cinq à cinq et demie, exercices de mémoire sur des scènes de comédie ou des fables ; de cinq heures et demie à six et demie, histoire et géographie ; ensuite repos jusqu’à neuf heures ; à neuf heures, souper, examen moral et coucher au plus tard à dix heures et demie. Pour ces divers enseignements point de livre, et pleine liberté à l’enfant d’interrompre la leçon par des questions. Si son attention s’égarait, point de gronderie ni de punition ; il fallait la ramener par d’habiles détours en ayant l’air de se prêter à la diversion. De préceptes et de maximes, peu ; des entretiens portant sur des faits et sur des observations empruntés ou appliqués à la vie ; des exemples, s’il s’agissait de morale. Rien de plus utile