Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/38

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déduit ou qu’il invite à en déduire la cohésion d un système.

C’est par là qu’il est resté un livre unique. Ce que nul n’avait fait avant Fénelon, nul après lui n’a entrepris de le refaire. Rollin le suit aveuglément et se borne presque à le reproduire. J.-J. Rousseau eût échappé à bien des erreurs malsaines en le prenant pour guide. Ni l’un ni l’autre ne l’ont fait oublier. Et, si depuis le dix-septième siècle le champ des connaissances nécessaires aux deux sexes s’est agrandi, si surtout les idées politiques et sociales se sont profondément modifiées, tout ce qui tient dans le livre à la doctrine psychologique, tout ce qui repose sur ce fond d’humanité, universel et éternel, que l’enfant porte en germe, s’y détache, comme il y a deux cents ans, en pleine et pure lumière. Mme Guizot et Mme Nccker de Saussure, qui, sciemment ou à leur insu, en ont reçu l’inspiration première, sont d’accord sur ce point avec Mme de Maintenon et avec Mme de Lambert, qui en faisaient leur bréviaire. Placer l’examen du Traité de Fénelon au début de ces études sur l’éducation des femmes par les femmes, ce n’est pas seulement lui rendre l’hommage auquel il a droit ; il faut le bien connaître pour apprécier à leur exacte valeur ceux qui sont venus après lui.

I

La maturité de sagesse avec laquelle Fénelon aborde le sujet est d’autant plus remarquable que l’Éducation