Page:Gréard - L’Éducation des femmes par les femmes, Hachette, 1889.djvu/42

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satisfaction à ce besoin d’expansion en le plaçant à la tête du couvent des Nouvelles Catholiques (1678).

L’objet de cet institut, créé par le premier archevêque de Paris, Jean de Gondi, était d’affermir les converties dans la doctrine qu’elles s’étaient résolues ou qu’elles se préparaient à embrasser. Le maréchal de Turenne en avait accepte le patronage ; Louis XIV le couvrait de sa protection particulière. Fénelon n’était pas étranger au grave et délicat office qu’on y attendait de lui. À peine ordonné, le supérieur de Saint-Sulpice l’avait attaché à la communauté, en lui confiant particulièrement le soin des pauvres, la visite des malades, les prônes, les exhortations familières et le catéchisme des enfants. La direction des Nouvelles Catholiques ne faisait qu’étendre le champ de ce ministère, en introduisant le jeune abbé tout à la fois de plus haut et plus à fond dans le secret des âmes. Au témoignage des biographes, ses instructions étaient simples, claires, fermes, engageantes, toujours exactement appropriées à l’âge, à l’intelligence, aux besoins. ll eut bientôt acquis, dans cette sorte d’apostolat, un si grand renom d’autorité persuasive, qu’après la révocation de l’édit de Nantes, des missions ayant été organisées pour ramener les protestants, il fut, sur la proposition de Bossuet, envoyé dans le Poitou et la Saintonge, où la résistance semblait avoir concentré ses efforts.

Dans des publications récentes on a essayé de détruire ce qu’on appelle la légende de sa tolérance. Nul doute que ses procédés, si humains qu’ils aient été, ne soient loin de répondre à l’idée que nous nous faisons