Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/148

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avec un plaisir mêlé de douleur, même dans sa vieillesse ; il ne pouvoit chanter, sans être profondément attendri, les chansons de sa patrie, que son heureuse mémoire avoit très-bien conservées.

Il paroît, d’après les réminiscences d’Angelo, que sa peuplade avoit déjà quelque civilisation. Son père possédoit beaucoup d’éléphans, et même quelques chevaux, qui sont rares dans ces contrées : la monnoie étoit inconnue, mais le commerce d’échange se faisoit régulièrement, et à l’enchère. On adoroit les astres ; la circoncision étoit usitée ; deux familles des Blancs demeuroient dans le pays.

Des auteurs qui ont publié leurs voyages, parlent de guerres perpétuelles entre des peuplades de l’Afrique, dont le but est, tantôt la vengeance, le brigandage, tantôt la plus honteuse espèce d’avarice, parce que le vainqueur mène les prisonniers au marché d’esclaves le plus voisin, pour les vendre aux Blancs. Une guerre de ce genre, contre la peuplade de Mmadi-Maké, éclata inopinément, à tel point, que son père ne soupçonnoit pas le danger. L’enfant, âgé de sept