Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/149

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ans, étant un jour debout, à côté de sa mère qui allaitoit sa sœur, tout à coup on entend un épouvantable cliquetis d’armes, et des hurlemens de blessés ; le grand-père de Mmadi-Maké, se jette dans la cabane, saisi d’effroi, en criant : Voilà les ennemis. Fatuma se lève effarouchée, le père cherche à la hâte ses armes, et le petit garçon, épouvanté, s’enfuit avec la vîtesse d’une flèche. La mère l’appelle à grand cris : Où vas-tu Mmadi-Maké ? L’enfant répond : Là où Dieu veut. Dans un âge avancé, il réfléchissoit souvent sur le sens important de ces paroles. Étant hors de la cabane, il tourne ses regards en arrière, et voit sa mère, et plusieurs des gens de son père, tomber sous les coups des ennemis. Il se tapit avec un autre garçon sous un arbre ; saisi d’effroi, il couvre ses yeux de ses mains. Le combat se prolonge ; les ennemis, qui se croyoient déjà victorieux, se saisissent de lui, et l’élèvent en l’air en signe de joie. À cet aspect, les compatriotes de Mmadi-Maké raniment leurs forces, et se rallient pour sauver le fils de leur roi ; le combat recommence, et pendant sa durée, l’enfant est toujours levé