Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/157

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tée depuis long-temps, et appropriée pour son épouse. Il vivoit avec elle dans cette retraite, jouissant du bonheur domestique. L’éducation la plus soignée de sa fille unique, madame la baronne d’Heüchtersleben qui n’existe plus, la culture de son jardin, la société de quelques hommes éclairés et vertueux, tels étoient ses occupations et ses délassemens.

Environ deux ans après la mort du prince Wenceslas de Lichtenstein, son neveu et héritier, le prince François, aperçoit Angelo dans la rue ; il fait arrêter son carrosse, l’y fait entrer, lui dit que très-convaincu de son innocence, il est résolu de réparer l’iniquité de son oncle. Il assigne en conséquence à Angelo un traitement réversible après sa mort, comme pension annuelle, à madame Solimann. La seule chose que le prince demandoit d’Angelo, c’étoit d’inspecter l’éducation de son fils, Louis de Lichtenstein.

Angelo remplissoit ponctuellement les devoirs de cette nouvelle vocation, et se rendoit journellement chez le prince, pour veiller sur l’élève recommandé à ses soins. Le prince voyant que la longueur du chemin