Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/187

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sieurs d’entre eux étoient de Sierra-Leone ; ils revirent avec attendrissement la terre natale d’où ils avoient été arrachés dans leur enfance ; et comme les peuplades voisines venoient quelquefois visiter la colonie naissante, une mère très-âgée reconnut son fils, et se précipita dans ses bras en fondant en larmes ; bientôt des indigènes de cette côte se réunirent à ceux qu’on avoit ramenés de la nouvelle Écosse. Quelques-uns de ceux-ci sont bons canonniers ; mais ce qui vaut mieux, tous montrent de l’activité, de l’intelligence pour les occupations agronomiques et industrielles. Le chef-lieu Free-Town ou Ville-Libre, avoit déjà, il y a dix ans, neuf rues et quatre cents maisons, ayant chacune un jardin. Non loin de là s’élève Grandville-Town, du nom de l’estimable philantrope Grandville-Sharp.

Dès l’an 1794, on comptoit dans leurs écoles environ trois cents élèves, dont quarante natifs, doués presque tous d’une conception facile ; on leur enseigne l’art de lire, d’écrire, de compter ; de plus aux filles les ouvrages de leur sexe, aux garçons la géographie et un peu de géométrie.