Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Stedman, qui les croit capables de grands progrès, et qui leur accorde spécialement le génie poétique et musical, énumère leurs instrumens à corde et à bouche au nombre de dix-huit[1] ; et cependant on ne voit pas dans sa liste leur fameux balafou[2], formé d’une vingtaine de tuyaux de bois dur qui vont en diminuant, et qui résonne comme un petit orgue.

Grainger décrit une sorte de guitare inventée par les Nègres, sur laquelle ils jouent des airs qui respirent une mélancolie douce et sentimentale[3] ; c’est la musique des cœurs affligés. La passion des Nègres pour le chant ne prouve pas qu’ils soient heureux ; c’est l’observation de Benjamin Rush, qui indique les maladies résultantes de leur état de détresse et de malheur[4].

Le docteur Gall m’assurait qu’aux Nègres

  1. V. Stedman, c. xxvi.
  2. D’autres disent balafat ou balafo, et le comparent à une épinette.
  3. The sugar cane, a poem, in four books, by James Grainger, in-4o, 1764.
  4. V. American Museum, t. IV, p. 82.