Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/235

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leur, telles que le climat, le caractère physique du pays, le régime diététique, il demande : « s’il est plus criminel d’être Noir ou Blanc, que de porter un habit blanc ou noir ; si la couleur et la forme du corps sont un titre pour enchaîner des hommes dont les vices sont l’ouvrage des colons, et que le régime de la liberté, une éducation chrétienne conduiroient à tout ce qui est bon, utile et juste ; mais puisque les colons ne voient qu’à travers les voiles de l’avarice et de la cupidité, tout esclave a le droit imprescriptible de se soustraire à leur tyrannie.

» Les Nègres n’ont jamais franchi les mers pour voler des Blancs ; s’ils l’eussent fait, les nations européennes crieroient au brigandage, à l’assassinat ; elles se plaignent des barbaresques, tandis qu’elles font pis à l’égard des Nègres ; ainsi à qui doivent rester ces qualifications odieuses ? Les factoreries européennes en Afrique, ne sont que des cavernes de bandits et de meurtriers ; or, voler des hommes, leur ravir la liberté, c’est plus que prendre leurs biens. Dans cette Europe, qui se prétend