Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/242

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ÉLÉGIE[1].

La mort inexorable lance ses traits sur l’Univers, personne n’échappe à leur atteinte. Elle pénètre dans les palais des rois, et leur commande de déposer le sceptre ; aux guerriers, elle arrache leurs trophées, et leur dérobe le spectacle de leur pompe triomphale ; les trésors du riche qu’elle distribue, et la cabane du pauvre deviennent sa proie : sous sa faux tombent indistinctement la jeunesse et la vieillesse, comme les épis sous la main du moissonneur. Couverte d’un voile lugubre, elle franchit le seuil de la demeure de

  1. ELEGIA.

    Invida mors totum vibrat sua tela per orbem :
    Et gestit quemvis succubuisse sibi.
    Illa, metus expers, penetrat conclavia regum :
    Imperiique manu ponere sceptra jubet.
    Non sinit illa diù partos spectare triumphos :
    Linquere sed cogit, clara tropæa duces.
    Divitis et gazas, aliis ut dividat, omnes,
    Mendicique casam vindicat illa sibi.
    Falce senes, juvenes, nullo discrimine, dura,
    Instar aristarum, demetit illa simul.
    Hinc fuit illa audax, nigro vilamine tecta,
    Limina Maugeri sollicitare domus.